Limiter la viande rouge et les graisses trans, surveiller son poids ou encore débusquer les produits cancérigènes qui nous entourent : voici 13 conseils pour faire baisser ses risques de cancer au quotidien.
1. Limitez les viandes rougesUne consommation importante de viandes rouges augmente les risques de tumeur. Selon les études, la probabilité de
cancer du côlon s’accroît de 35 % chez les gros mangeurs de viandes rouges et charcuteries. Les graisses animales favorisent la production de certains acides biliaires cancérigènes par le foie. A l’inverse, les gros mangeurs de poissons ont 30 % de risques en moins.
En pratique : Les autorités sanitaires conseillent de ne pas dépasser
300 à 500 g de viande rouge (bœuf, porc, agneau) par semaine. Il faut privilégier au maximum le
poisson. La volaille a, elle, un effet neutre sur le risque. Attention aux cuissons à très haute température, comme les
barbecues et fritures. Elles formeraient sur les aliments certains composés cancérigènes.
2. Débusquez les cancérigènes qui vous entourent
Pollution de l’air, risques professionnels, produits domestiques :
certains éléments cancérigènes nous entourent parfois à notre insu. Selon l’Institut français de l’environnement, 4% des cancers seraient liés à une
exposition professionnelle. Parmi les facteurs : l’amiante, la houille et les poussières de bois. Le
radon, gaz radioactif naturellement présent dans l’air, augmente le risque de cancer du poumon en cas d’absorption massive. Certains
produits d’entretien contiennent des substances possiblement cancérigènes : benzène, éthers de glycol ou formol.
En pratique : Il faut privilégier les produits d’entretien sans solvants. Pour le radon, seule la concentration de ce gaz dans des espaces confinés représente un risque. Les particuliers peuvent demander une analyse du taux de radon à leur domicile.
3. Attention aux graisses "trans"
L’excès de
certaines graisses, appelées "
graisses trans", est en cause dans les cancers du poumon, du côlon, du rectum, du sein et de la prostate. Selon les résultats de l’étude française E3N (2008), le risque de
cancer du sein est multiplié par deux chez les femmes ayant un taux sanguin de graisses "trans" élevé.
En pratique : Il convient d’éviter au maximum les graisses "trans". Elles abondent dans les
pâtisseries industrielles de type brioches, biscuits, pâtes à tartes, ainsi que les
margarines. Elles se repèrent facilement dans la composition des aliments, sous les noms de "
graisses hydrogénées", "graisses végétales partiellement hydrogénées", voire "graisses transhydrogénées".
4. Surveillez votre poids
Les personnes en
surpoids constituent une
population à haut risque. L’excès de poids est impliqué dans de
nombreux cancers : sein, endomètre (utérus), rein, vessie, côlon, rectum ou œsophage. Selon une étude de 2001 publiée dans l’
International Journal of Cancer, le surpoids serait à l’origine de 39 % des cancers de l’endomètre et 25 % des cancers des reins et de la vessie.
En pratique : L’
indice de masse corporelle (IMC) doit se situer entre 18 et 25 chez l’adulte pour diminuer les risques. L’IMC se calcule en divisant son poids par sa taille au carré. Les personnes ayant un score supérieur à 25 ou venant de prendre des kilos rapidement doivent se faire conseiller par leur médecin.
5. Réduisez votre consommation d’alcool
Un décès lié au cancer sur dix serait attribuable à l’alcool. Vin, bière et autres cocktails s’attaquent au
foie. Résultat : ils peuvent provoquer une
cirrhose qui risque d’évoluer en cancer. L’alcool entre aussi en cause dans les cancers de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, du côlon, du rectum et même du sein.
Le cumul avec le tabac augmente les risques. Un fumeur modéré ayant une consommation élevée d’alcool multiplierait ses risques de cancer de l’œsophage par près de quarante.
En pratique : Les recommandations de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (
Inpes) restent de 2 verres d’alcool maximum par jour pour la femme, 3 pour l’homme. Mais même en-dessous, les risques augmentent. Pour se mettre à l’abri,
toute consommation régulière d’alcool est proscrite.
6. Mangez des fruits, des légumes et des céréales
L’alimentation joue un rôle prépondérant dans la prévention du cancer. Des centaines d’études témoignent ainsi de l’
effet protecteur des fruits et légumes. Ils aident à contrôler le poids, un des facteurs de risque. Ils stimulent aussi les protections de l’organisme et neutraliseraient certains éléments cancérigènes. Les
fibres, contenues dans les
fruits,
légumes et céréales complètes, accélèrent le transit. Cette action diminuerait le temps de contact entre les principes cancérigènes et le tube digestif. Les
fruits et
légumes agissent en priorité sur les cancers du système digestif : bouche, œsophage, estomac ou côlon.
En pratique : Il faut consommer au moins
cinq portions de
fruits et
légumes par jour, soit 400 g environ. Les apports en fibres recommandés s’élèvent à 20 g minimum.
7. Arrêtez de fumer
Avec un cas sur trois, le tabac arrive
en tête des causes de cancer. La raison : d’abord, les goudrons. Mais aussi l’uréthane, le chlorure de vinyle ou le benzopyrène, substances également cancérigènes. Le tabac reste la source principale des cancers du
poumon et des
voies respiratoires. Il est également responsable de nombreux cancers de la vessie, du pancréas, du rein et du sein. Les risques augmentent en fonction de la durée depuis laquelle une personne fume et du nombre de cigarettes grillées.
En pratique : Une baisse de la consommation ne met pas à l’abri. Mais l’
arrêt total du tabac permet de diviser de moitié le risque de cancer du poumon en cinq ans. Si un fumeur peut parfois
s’arrêter seul, il est souvent plus facile de se faire accompagner.
8. Pratiquez une activité physique régulière
L’activité physique
diminue les risques dans des proportions importantes. Elle réduit l’obésité, cause importante de cancer. L’activité physique agit directement sur le cancer du
côlon. Elle accélère le transit et raccourcit la présence d’éléments potentiellement cancérigènes dans le système digestif. Elle diminue aussi le risque de cancer du
sein, de l’
utérus et de la
prostate par son influence sur le métabolisme et les hormones.
En pratique : Un niveau très léger d’activité physique a déjà un effet très notable sur le risque de cancer. Une heure de marche par semaine diminue le risque de décès par cancer du sein de 20 % chez les femmes qui ont déjà une tumeur. Plus l’exercice est régulier, intense et prolongé, plus le bénéfice est important.
9. Protégez-vous du soleil
Première cause des
cancers de la peau : la surexposition au soleil. Les
rayons ultraviolets donnent bonne mine, certes. Mais ils sont responsables des cancers. La raison : les rayons UVB provoquent des mutations au niveau des gènes. Quant aux UVA, ils agressent indirectement les cellules. L’exposition répétée favorise ainsi les
transformations cancéreuses des cellules.
En pratique : Il faut
éviter de s’exposer entre 12 h et 16 h. Une crème solaire haute protection, anti UVA et UVB, s’avère indispensable. Il faut répéter les applications toutes les deux heures et porter autant que possible des vêtements, un chapeau et des lunettes. Population la plus à risque : les personnes à la peau claire, aux cheveux blonds ou roux, ayant beaucoup de taches de rousseur ou de grains de beauté.
10. Inutile de prendre des compléments alimentaires
Sauf avis médical,
aucun complément alimentaire n’est nécessaire dans la prévention du cancer. Les divers suppléments en
vitamines, minéraux et oligoéléments ne joueraient aucun rôle préventif. Pire, lors d’études finlandaises et américaines, la prise intensive de bêta-carotène, seul ou avec des
vitamines, a donné des effets contraires chez certains fumeurs et personnes à risque. D’autres études, comme SU.VI.MAX (2003) en France, montrent un effet protecteur des compléments à des doses nutritionnelles. Autrement dit, des proportions tout à fait
accessibles par l’alimentation.
En pratique : Il s’avère inutile de prendre des suppléments, en dehors des prescriptions médicales. Les différents minéraux et
vitamines doivent venir d’une alimentation équilibrée.
11. THM/THS : prudence
Selon plusieurs études, les traitements hormonaux de la
ménopause (THM/THS) à base d’estrogènes et progestatifs augmentent le risque de
cancer du sein. Pour l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), le risque "est formellement démontré pour une
durée d’utilisation supérieure à 5 ans". Il n’existe aucune certitude concernant les estrogènes seuls mais la prudence reste de mise. Les dernières données de l’étude
Million Women Study montrent un sur-risque de
cancer de l’ovaire avec tous les THM, dès 5 ans de prise.
En pratique : L’Afssaps ne recommande le THM que lorsque les troubles de la
ménopause perturbent vraiment le quotidien. La prescription doit alors se faire à la
dose minimale. Le rapport bénéfice-risque doit être réévalué chaque année.
12. Modérez vos apports en sel
Charcuteries, plats préparés, fromages : les aliments très salés favoriseraient certains cancers. Si les mécanismes exacts restent incertains,
le sel abîme la muqueuse présente dans l’estomac. Résultat : il augmenterait les risques de cancer de l’
estomac. Les aliments conservés par salaison favoriseraient également les cancers du
nasopharynx, la partie du pharynx située derrière les fosses nasales.
En pratique : Il faut éviter de dépasser 6 g d’apports en sel par jour. Parmi les aliments à surveiller : les viandes et poissons fumés ou conservés par salage, les gâteaux apéritifs, les quiches et soupes du commerce. Certaines eaux contiennent également beaucoup de sodium. Pour rehausser le goût des plats, les
herbes aromatiques sont une meilleure alternative.
13. N’oubliez pas les dépistages
Se faire dépister reste le meilleur moyen de détecter un cancer le plus tôt possible et d’
augmenter les chances de guérison. La médecine peut dépister la plupart des cancers les plus fréquents.
En pratique : Le cancer du sein est dépisté principalement par
mammographie. Le cancer du col de l’utérus se détecte par
frottis. Les cancers colorectaux : grâce au test
Hemoccult II et à une coloscopie éventuelle. Les personnes concernées ne doivent pas hésiter à participer aux
dépistages organisés gratuits. Non systématique, le dépistage du cancer de la prostate se fait par toucher rectal et prise de sang (dosage PSA). Pour limiter les risques de cancer de la peau, il est recommandé de consulter régulièrement un dermatologue. En particulier si un grain de beauté semble irrégulier ou change d’aspect.