C’est la nouvelle alchimie propose par des chercheurs américains: transformer le tissu adipeux en cellules souches pluripotentes!Vous maudissez ces réserves de graisses blanches qui s’accumulent sur le ventre, les fesses ou les cuisses… Consolez-vous: elles sont utiles à la science! Selon le Dr Michael Longaker, de l’Ecole de médecine de Stanford, en Californie, ce serait même de «l’or liquide» ! Une ressource précieuse sans être rare….
Alors qu’a-t-elle donc d’intéressant, cette graisse que les chirurgiens retirent lors des opérations de liposuccion? Ses cellules sont beaucoup plus faciles à reprogrammer pour en faire des cellules souches pluripotentes, annoncent Longaker et ses collègues (
Proceedings of the National Academy of Sciences).
La plasticité des cellules du tissu adipeux est déjà connue : elles sont capables de se différencier en graisse, en muscle ou en os. Des chercheurs ont ainsi réussi à les transformer en cellules cardiaques ou en cellules de vaisseaux sanguins. L’équipe de Christian Dani (Inserm/CNRS) avait par exemple réussi à régénérer les muscles de souris atteintes d’une forme de myopathies grâce à des cellules du tissu adipeux.
Entre temps, l’équipe du japonais Yamanaka a mis au point
une recette pour transformer des cellules adultes en cellules souches pluripotentes, très proches des cellules embryonnaires. Pour cela il faut ajouter des facteurs (un cocktail de quatre gènes) qui ramènent les cellules à un stade embryonnaire.
L’équipe de Stanford a constaté que les cellules adipeuses exprimaient déjà fortement deux de ces gènes de reprogrammation. Plus besoin de cultiver les cellules pendant au moins trois semaines avec des éléments nutritifs dérivés de la souris, comme pour les cellules de la peau. Les cellules de graisse sont prêtes pour la reprogrammation, expliquent les chercheurs.
Comme tout le monde (ou presque…) possède quelques grammes de tissu adipeux dont il peut se séparer, cette graisse pourrait être la source des cellules souches ‘personnalisées’ que la médecine régénératrice projette un jour d’utiliser pour nous soigner. En attendant, les déchets des opérations de liposuccions fourniront un matériel en grande quantité aux chercheurs - 30 à 40% des adultes américains sont obèses, souligne le chirurgien Michael Longaker…