HistoireBM
Le XXe siècle coïncide avec la naissance génétique : débutant avec la
redécouverte des travaux de Mendel précisément en 1900, se poursuivant par
l'élaboration de la théorie chromosomique de l'hérédité au début du siècle, la
découverte de l'ADN comme support biochimique de l'information génétique,
l'élucidation de sa structure, et l'explosion de la biologie moléculaire à
partir des années 70. Et l'aube du XXIe siècle verra vraisemblablement le
patrimoine génétique de l'homme intégralement décrypté.
1 L'émergence de la génétique formelle
La génétique moderne remonte aux travaux de
Mendel, qui
le premier établit les lois de l'hérédité. Il publie ses résultats en 1866, mais
ils passent alors à peu près inaperçus. Leur redécouverte n'aura lieu qu'en
1900.
2. Le chromosome support de l'hérédité Ce sont les travaux de
Morgan, sur la drosophile, qui
conduisent au développement de la théorie chromosomique de l'hérédité. Les gènes
sont alors localisés sur les chromosomes, et avec
Sturtevant, ils pourront même y être ordonnés,
constituant les premières cartes génétiques. C'est encore dans le laboratoire de
Morgan que sont développées les procédures de mutagenèse expérimentales par
Muller.
3. La convergence de la biochimie et de la
génétique Si la présence des gènes sur les chromosomes est alors établie, rien n'est
connu de la nature biochimique des gènes ou de leur mode d'action. La première
relation entre un gène et un enzyme est établie en 1902 par
Garrod, à partir d'une observation portant sur une maladie
génétique humaine.
Beadle et Tatum approfondissent cette
relation sur un système accessible à l'expérimentation, le champignon
Neurospora crassa. L'ensemble de ces travaux aboutissent
finalement à la conclusion que les gènes contrôlent la synthèse des enzymes, et
que chaque protéine est codée par un gène différent.
4. L'ADN support de l'information génétique
Le premier phénomène qui allait permettre de progresser dans l'identification
du support de l'hérédité est celui de la transformation bactérienne, rapporté en
1928 par l'anglais
Griffith . Ce phénomène représente
alors un test d'activité biologique, grâce auquel il est possible de déterminer
la nature du matériel génétique. Ce test ne sera pas mis à profit par Griffith
lui même, mais par
Avery qui l'utilise pour élucider la
nature biochimique du matériel génétique : il s'agit de l'ADN. Cette découverte
est toutefois accueillie avec beaucoup de scepticisme. Il faudra de nombreux
autres travaux pour que cette réalité soit acceptée : en particulier ceux de
Chargaff ou de
Hershey.
L'acceptation définitive ne viendra qu'avec l'élucidation de la structure de
l'ADN par
Watson et
Crick.
5. L'influence des physiciens L'influence des physiciens va marquer la génétique moléculaire. Certains,
comme
Schrödinger, n'ont qu'un rôle d'observateur.
D'autres y consacrent leur carrière, car il perçoivent cette scien