Une nouvelle propriété de la vitamine C vient d’être découverte : faciliter la génération de cellules souches pluripotentes à partir de cellules adultes. Depuis quelques années les scientifiques sont capables de fabriquer des cellules souches pluripotentes à partir de cellules adultes, notamment de peau. Ils utilisent pour cela des gènes spécifiques introduits dans les chromosomes des cellules à transformer grâce à des rétrovirus.
Les cellules ainsi obtenues sont appelées cellules pluripotentes induites (CPi). Elles ont les même caractéristiques que les cellules souches embryonnaires (CSE), c'est-à-dire qu’elles sont capables de donner naissance aux trois feuillets embryonnaires primaires à l’origine de la formation de tous les organes du corps.
Bien qu’elles possèdent un énorme potentiel pour la médecine régénérative, les méthodes de fabrication des CPi restent encore très peu rentables. «Le manque d'efficacité du processus de reprogrammation a entravé les progrès de cette technologie. En outre, ce processus est encore plus difficile pour les cellules humaines », explique le Dr Duanqing Pei de l'Académie chinoise des Sciences.
Dans un article, publié en ligne sur le site du journal
Stem Cell, lui et son équipe présentent une étude sur la production de radicaux libres (ou ROS pour reactive oxygen species) au cours de la reprogrammation cellulaire. Ils ont découvert un lien entre une production élevée de ROS et un faible taux de génération de CPi.
Célèbre pour ses propriétés antioxydantes et son rôle dans la réparation des tissus, la vitamine C semble également faciliter la production de CPi. Les chercheurs ont en effet démontré que l'ajout de vitamine C améliorait la production de cellules souches complètement reprogrammées, de souris mais aussi humaines. Un peu à leur grande surprise, ils ont constaté que d'autres antioxydants n'avaient pas le même effet.
La vitamine C pourrait donc rapidement devenir un ingrédient essentiel dans la fabrication des cellules souches. En permettant d’améliorer les techniques de production, elle pourrait donner un nouvel essor aux thérapies cellulaires et à la médecine régénérative.
J.I.
Sciences-et-Avenir.com 28/12/2009